Épopées célestes – Art brut dans la collection Decharme
Textes : Gustavo Giacosa, Barbara Safarova.
ISBN : 979-10-95991-36-6
(Français/Italien)
24 x 31 cm
172 pages + poster plié
CMYK + 1 PMS
Graphisme : Syndicat
2024
28 €
La Villa Médicis présente une sélection de 180 œuvres de la remarquable collection Decharme.
Au cœur d’une Académie où le geste constitue l’apprentissage de la maîtrise, l’exposition Épopées célestes interroge nos certitudes, pose un regard tout à la fois critique et bienveillant sur les marges dans la création, avançant l’idée que faire monde, c’est faire œuvre.
Avant même que Jean Dubuffet n’invente l’expression en 1945, l’art brut n’a cessé de bousculer l’histoire de l’art et de nourrir les esprits réfractaires aux normes. Mais qui sont-ils, ces artistes d’un genre particulier, témoins d’un autre monde, étrangers aux courants et aux influences stylistiques ? Ils se tiennent – ou sont tenus – à l’écart de la culture des beaux-arts, des codes et des lieux qui la constituent : écoles, académies, musées, foires…
Si le territoire de l’art brut est celui de « l’homme du commun à l’ouvrage », selon la formule de Dubuffet, on peut aussi dire que le destin de ce dernier est « hors du commun », redevable essentiellement à ses capacités psychiques propres, alimentées par un monde intérieur bouillonnant, pourvues d’emprunts faits à la culture populaire.
Ces productions que les Anglo-Saxons nomment outsider art mettent en œuvre des capacités hautement créatives, en prise directe avec les anomalies du monde. Aux confins de l’imaginaire, perdus dans le réel, éclaboussés d’étoiles, les outsiders redessinent sans cesse la géographie d’un univers qu’ils inventent au fur et à mesure. Avec la liberté et l’altérité comme seules boussoles, ils récoltent, accumulent, remplissent, déchiffrent, noircissent, déforment, amplifient, ordonnancent, bâtissent. Sans filtres, ils se sont lancés dans de grandes épopées célestes.
Publié à l’occasion de l’exposition éponyme à la Villa Médicis, Rome, en 2024.
Œuvres de A.C.M., Noviadi Angkasapura, Anselme Boix-Vives, Marie Bodson, Giovanni Bosco, Gustavo Enrique Buongermini, Aloïse Corbaz, Fleury-Joseph Crépin, Egidio Cuniberti, Henry Darger, Fernand Desmoulin, Janko Domsic, Dong-Hyun Kim, Jaime Fernandes, Eugen Gabritschevsky, Pietro Ghizzardi, Madge Gill, Paul Goesch, Jorge Alberto Hernández Cadi, Paul Humphrey, Zdeněk Košek, Joseph Lambert, Gustave Pierre Marie Le Goarant de Tromelin, Augustin Lesage, Pascal Leyder, Alexander Pavlovitch Lobanov, Ramon Losa, Dwight Mackintosh, Lázaro Antonio Martínez Durán, Mettraux, Edmund Monsiel, John Bunion Murray, Iwona Mysera, Koji Nishioka, Masao Obata, Jean Perdrizet, M. Pierron, Photographies Spirites, Miloslava Ratzingerová, Marco Raugel, Achilles G. Rizzoli, Leopold Strobl, Harald Stoffers, Mose Tolliver, Melvin Way, Scottie Wilson, Adolf Wölfli, Anna Zemánková, Carlo Zinelli, Unica Zürn.
Après des études de philosophie et d’histoire de l’art, Bruno Decharme devient réalisateur. Au milieu des années 1970, sa rencontre avec la collection de l’art brut de Jean Dubuffet est déterminante. Depuis, il partage sa vie entre le cinéma et sa collection. En 2021, il a fait don de près de mille œuvres au Musée national d’Art moderne – Centre Georges Pompidou. Il est membre du comité de pilotage sur l’art brut au sein de la Bibliothèque Kandinsky – Centre Pompidou.